Du Pays Imaginaire

Du Pays Imaginaire Chihuahua

Chihuahua

Les méthodes de Stérilisation

La stérilisation "médicale" (pilule par exemple) est souvent privilégiée pour des motifs éthiques, financiers ou provisoires mais contrairement à des a priori celle-ci est souvent beaucoup mois bien toléré à long terme par l’organisme de la chienne que la stérilisation "chirurgicale"



Nous allons détailler l’ensemble des avantages et inconvénients des différentes stratégies de stérilisation. La stérilisation « précoce » (avant 4 mois) est traitée dans une autre fiche, cliquez ici pour la lire.

 

Motif de stérilisation

- Eviter le comportement modifié de la chienne pendant ses chaleurs ou sa « grossesse nerveuse »

- Eviter les pertes séro-hémorragique pendant les chaleurs

- Limiter les bagarres entre chiennes ou chiens pendant les chaleurs

- Prévenir une saillie accidentelle et une gestation non voulue par le propriétaire

- Réduire le risque de tumeur mammaire

- Prévenir l’apparition de maladie ovarienne ou utérine chez la chienne (vieillissante)

- Contrôler  sa mise à la reproduction lors d’une vente pour "chienne de compagnie"

- Traiter une maladie : ovarienne, utérine, diabète sucré, etc.

 

La stérilisation chirurgicale

Intérêt 

- Stérilisation définitive et irréversible

Prévient le développement d’une affection de l’appareil génital : tumeur, pyomètre, ptose vaginale, kystes ovariens, etc.

Une chienne stérilisée jeune ne présentera jamais de tumeur vaginale/utérine/ovarienne

- Aide à la gestion du diabète sucré : le cycle empêche une stabilisation de la glycémie.

Prévention des montées de lait de "pseudo gestation" ou des "grosses nerveuses" récurrentes :

Prévention de l’apparition d’une tumeur mammaire : 50% des chiennes entières développent une tumeur mammaire.

o Stérilisation avant 1ere chaleurs : <0.5% de risque total de tumeur mammaire

o ‘’ ‘’   2ème ‘’ : < 8%   ‘’   ‘’   ‘’

o   ‘’   ‘’   4ème ‘’ : < 20%   ‘’ ‘’   ‘’

o > 4 cycles de chaleurs : pas de différence significative avec une chienne "entière"



Graph 1 : Risque d'apparition d'une tumeur mammaire chez la chienne 

en fonction du nombre d'épisodes de chaleur

Effets indésirables 

Prise de poids : la chienne stérilisée nécessite 20 à 30% d’apport énergétique en moins par jour. Sa sensation de faim est souvent augmentée (satiété en partie régulée par hormones sexuelles). Il est possible de prévenir une obésité par une modification de l’apport alimentaire.

Incontinence urinaire « nocturne » : le sphincter fermant la vessie est en partie sous contrôle hormonal. La stérilisation peut des mois à années après la stérilisation engendrer une incontinence dans 10 à 20% des chiennes (surtout chiennes > 20 kg, race-dépendant). Le traitement est souvent facile et efficace. Pertes par gouttes lors du couchage et de l’endormissement de la chienne.

Persistance d’une vaginite de la chienne impubère. Il faut toujours exclure une vaginite avant la chirurgie.

- Autres exceptionnelles : alopécies des flancs, …

 

Méthodes

La stérilisation consiste en l’ablation des deux ovaires (ovariectomie). 

Il n’est pas nécessaire de retirer l’utérus chez la jeune chienne (ovario-hystérectomie) : intervention plus lourde, jamais de maladie utérine n’ont été décrites chez une chienne stérilisée jeune (involution utérine après ovariectomie).

Le retrait peut-être fait par la ligne blanche (sous le ventre) ou par les flancs. Les deux sont possibles.

Il faut toujours privilégier une stérilisation pendant le repos sexuel (anoestrus). La stérilisation "de convenance" ne doit jamais être réalisée dans les deux mois qui suivent la fin des chaleurs ou en cas de montée de lait. Risque d’apparition ou de persistance d’une montée de lait réfractaire à son traitement médical.

NB la ligature des trompes n’est pas conseillée. Prévient la reproduction accidentelle mais n’empêche aucune autre maladie et augmente le risque d’infection de l’utérus.

 

La stérilisation médicale

Intérêts :

Prévention provisoire des chaleurs. Report de quelques semaines à plusieurs mois des chaleurs

- Chienne à risque pour une chirurgie : insuffisance cardiaque grave, risque d’incontinence urinaire

Personnel : contre l’ablation chirurgicale

Limites :

- Favorise le risque de pyomètre et d’HGK. Le risque est très élevé en cas d’interruption des chaleurs démarrées.

- Favorise le risque de tumeur mammaire

- Induit une prolifération mammaire pathologique : mastose

- Favorise le risque de diabète sucré, etc.

Prise de poids et obésité. La prise de poids est supérieure à la stérilisation chirurgicale

Gestation prolongée et macération fœtale. Un arrêt des chaleurs alors que la chienne a déjà été saillie : les traitements n’empêchent pas le maintien de la gestation mais empêche souvent la mise bas.

Incontinence urinaire décrite exceptionnellement : implant de GnRH (nouvelle technique)

Les médicaments actuels présentent tous des "dangers" pour la santé de la chienne, contrairement à la chirurgie. L’interruption des chaleurs est particulièrement déconseillée.

La prévention médicale est fortement déconseillée chez la lice destinée à la reproduction. Les traitements hormonaux peuvent perturber de façon irréversible l’intégrité de l’utérus ou la cyclicité de la chienne.

 

Méthodes

Il existe de très nombreuses présentations en pilule ou en injectable courtes ou longues actions. Toutes les molécules appartiennent à la famille des progestagènes (mégestrol, médroxyprogestérone, etc.) et induisent une insulino-résistance, une augmentation de l’hormone de croissance, etc.

La présentation la moins nocive et la plus efficace existe sous présentation injectable chez le vétérinaire (autorisée mais déconseillée chez une chienne reproductrice).

Les œstrogènes et la testostérone ne sont plus autorisées chez la chienne : myélosuppression, etc.

 

Conclusion

La recherche travaille activement sur le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces et dénuées des effets secondaires élevés : vaccination de la ZP, GnRH implant, etc. Il est certain que de nouvelles méthodes permettront dans les prochaines années de proposer une stérilisation sans chirurgie et sans les effets secondaires dramatiques actuels.

Actuellement, la stérilisation par "ovariectomie" est la technique la moins nuisible pour la santé de la chienne et son coût est à mettre aussi un relief par rapport à un traitement pendant toute une vie (absence de ménopause) et au coût du traitement d’une complication éventuelle.



« Pour ou contre la chirurgie » est un choix et un droit, mais « contre la stérilisation médicale chez la chienne » devrait être une règle. 

Il existe évidemment toujours des exceptions justifiées à cette règle.

Suite

Les méthodes possibles de stérilisation

- Seule la stérilisation chirurgicale est définitive (ovariectomie chez la femelle, castration chez le mâle). Elle consiste à retirer les glandes sexuelles pour supprimer la production des cellules reproductrices (ovules et spermatozoïdes), ainsi que la sécrétion des hormones responsables du comportement sexuel, mais aussi de diverses maladies comme les infections ou cancers des organes génitaux.



La stérilisation par contraceptifs est temporaire et s’utilise essentiellement pour empêcher la reproduction chez la femelle. Elle consiste à administrer par voie orale ou injectable des hormones simulant la gestation (progestagènes) pour empêcher l’apparition des chaleurs.

Cette imprégnation hormonale présente des risques d’affections génitales voire de diabète sur le long terme, c’est pourquoi il convient de la réserver à un usage ponctuel.

Si la reproduction n’est pas souhaitée, la stérilisation chirurgicale sera la méthode de choix. Elle sera réalisée idéalement avant la puberté, pour une efficacité maximale.

 

 

Les avantages : votre confort et la santé de l’animal



En premier lieu, la stérilisation permet de supprimer les désagréments que le comportement reproducteur de l’animal occasionne pour ses maîtres (cf tableau). 



Etant plus sédentaires, les animaux stérilisés s’éloignent moins de la maison et ne fuguent plus pour rejoindre une femelle en chaleurs, ils se trouvent par conséquent moins exposés aux accidents et aux maladies transmissibles.



Par ailleurs, ils ont beaucoup moins de risques de développer des maladies génitales (tumeurs mammaires ou pyomètres chez la femelle). 

En définitive, leur espérance de vie est donc nettement plus élevée.

 

 

Le principal inconvénient : la prise de poids



Le principal inconvénient de la stérilisation est  que l’animal stérilisé a tendance à prendre du poids pour deux raisons:



- sa prise alimentaire augmente et il perd sa capacité à se réguler

- son métabolisme de base diminue, il dépense donc moins d’énergie.



Ainsi, s’il consomme la même ration qu’avant la stérilisation, il va recevoir plus d’énergie qu’il n’est capable d’en dépenser et accumuler l’excédent sous forme de graisse. Au-delà de 30% d’excès de poids, il se trouvera exposé aux risques de l’obésité : diabète, arthrose, risque cardiaque, difficultés à se déplacer, perte d’entrain, etc. Les animaux stérilisés en surpoids sont plus souvent sujets aux calculs urinaires, car ils se déplacent moins pour boire et uriner.



Il arrive aussi que certaines chiennes présentent suite à l’ovariectomie une incontinence urinaire contre laquelle il existe heureusement des traitements efficaces.

Mais au bilan, la stérilisation présente malgré tout beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients, ces derniers pouvant être éliminés par des conseils adaptés.

 



Garder son animal stérilisé en forme



Afin d’éviter la prise de poids, il est important d’accompagner la stérilisation de deux mesures préventives essentielles :



Tout d’abord, l’animal doit recevoir un aliment hypo-énergétique adapté à son changement métabolique, qui peut être proposé une à deux semaines avant la castration ou l’ovariectomie ou au plus tard à dater de l’intervention. Ce type d’aliment pour « animal stérilisé » ou « animal d’intérieur » est appauvri en lipides. Il est également enrichi en protéines et appauvri en amidon, car le rendement énergétique des protéines est plus faible que celui des glucides. Il content plus de fibres, afin de favoriser la satiété de l’animal et son transit alimentaire, ce qui est intéressant chez des animaux plus sédentaires qui ont tendance à la constipation. Enfin, il contient des taux de minéraux contrôlés pour éviter la formation des calculs urinaires.

Une transition alimentaire sur 4 à 5 jours sera nécessaire pour habituer l’animal à ce nouvel aliment. Il sera conseillé de contrôler régulièrement son poids pendant les mois suivant l’opération.

La seconde mesure est la mise en place d’un programme minimal d’exercice. Il est indispensable que le propriétaire consacre chaque jour un minimum de temps à promener son animal ou à jouer avec lui, surtout s’il vit à l’intérieur et reste seul une grande partie de la journée. Son environnement doit être enrichi par des jouets avec lesquels il pourra se distraire en l’absence de son maître. Les boules alimentaires qui distribuent des croquettes quand elles roulent sont un bon moyen de stimuler l’exercice.

Le maître pourra aussi cacher ou répartir l’aliment en divers endroits de l’habitat, de préférence sur plusieurs niveaux, pour obliger l’animal à se déplacer.



Moyennant ces deux précautions (un aliment adapté, un exercice minimum), le comportement et l’état corporel de l’animal stérilisé seront inchangés. Il restera ainsi en pleine forme, tout en bénéficiant d’un capital santé amélioré par la disparition de nombreuses causes de maladies ou d’accidents.